Le monument XIV, aux monolithes courts et trapus, présente une unique pierre en position frontale, à l’est. Outre quelques sondages effectués en 2005, la fouille de ce monument a été réalisée de 2009 à 2013, dans le cadre du projet SEPSEN. L’étude de ses abords a d’abord concerné une superficie de 60 m², puis fut étendue sur des superficies équivalentes en direction des monuments XIII et XV. La plateforme fut ensuite restaurée en fonction des données recueillies à l’occasion de ces différentes campagnes de fouilles.
Une fosse en forme de cloche a d’abord été creusée sur 1,30 m de profondeur. Celle-ci présente une logette dans sa paroi sud. Un dépôt secondaire d’ossements appartenant à au moins 5 individus, principalement des os longs et des crânes, a ensuite été réalisé sur le fond de la fosse, probablement au sein d’une petite construction souple en matière périssable. Le mobilier d’accompagnement est composé de trois fers d’armes de jet, dont deux disposés en faisceau, d’un bracelet en laiton à jonc lisse et d’une perle en or biconique présentant six facettes. Le bracelet était encore en place sur l’os d’un avant bras. Un peu plus tard, un creusement dans le remplissage de cette fosse correspond au dépôt des os d’un avant bras et d’un anneau en étain. C’est le seul objet fabriqué avec ce métal jamais trouvé associé aux mégalithes du Sénégal et de Gambie, à ce jour, et il pourrait provenir du commerce transsaharien. Plusieurs fragments d’un monolithe étroit et allongé, brisé, furent enfin rejetés dans le comblement supérieur de la fosse. Les charbons de bois recueillis correspondent exclusivement à des bois durs généralement utilisés pour la construction, tels Prosopis /Afzelia africana, et Cordyla pinnata, voire Terminalia sp., en moindre proportion.
Une construction en brique de terre crue scelle ensuite l’embouchure de la fosse sépulcrale, assurément avant le milieu du 13e siècle de notre ère. Peut-être est-ce au cours de cette étape qu’un monolithe étroit et allongé fut dressé tout juste un peu plus à l’ouest. La mise en place du cercle de pierre dressée n’intervient en effet qu’au cours d’une troisième étape. Celle-ci commence par le creusement de la tranchée de fondation qui servira à l’implantation de onze monolithes courts et trapus, disposés de façon régulièrement espacés. L’entrée se fait par l’ouest. Une arme de jet fut plantée verticalement dans le sol, juste à coté de l’entrée, comme pour en interdire l’accès. Au centre de cet espace, un premier apport de terre forme un dôme au dessus de la plateforme bâtie en terre crue. Entre chaque monolithe, des murettes intercalaires en pierre sèche sont alors construites avec des nodules de latérite. L’ensemble constitue une façade monumentale de 1 m de haut. L’intérieur du cylindre est ensuite totalement comblé de gravillons latéritiques. Les phytolithes identifiés dans les sédiments sont compatibles avec l’hypothèse d’une toiture en matière végétale surmontant ce dispositif. La pierre occidentale est alors basculée vers l’intérieur du cercle.
A l’est du monument XIV, une petite construction en matière périssable est marquée par quelques trous de piquets disposés en arc de cercle. Quelques dépôts céramiques lui sont associés. A cet emplacement, la mise en place de la pierre frontale semble postérieure à ces premiers dépôts de céramique. Près de la façade orientale du monument circulaire, quatre petits vases furent déposés en position retournée. Un cinquième vase leur est associé qui a été disposé à l’endroit. Il s’agit d’un bol à pâte blanche et engobe rouge décoré d’impressions à la cordeletteavec unoutil à torsion en “Z“. Les quatre vases retournés sont tous décorés de cannelures parallèles jointives. Il s’agit de deux gobelets et de deux vases à épaulement caréné.
Puis, intervient la mise en place d’une aire de gravillons latéritiques périphérique, qui présente à peu près les mêmes dimensions que le cercle mégalithique. La ruine du monument XIV commence par l’éboulement vers l’extérieur des murettes intercalaires qui forment autant de cônes d’éboulement sur le sol protohistorique. L’espace vide qui se crée alors entre les monolithes libère la partie supérieure du comblement interne de gravillons de latérite qui s’écoule vers l’extérieur, entre ces interstices, jusqu’à former une couronne autour d’un dispositif mégalithique qui ne connut guère d’autres dégradations depuis lors.