Le monument XVIII, aux monolithes courts et trapus, dispose de quatre pierres en lyre en position frontale. La base de l’une d’entre-elles porte un décor de deux cannelures horizontales. Une perle en cornaline lui est associée. Des aires de gravillons latéritiques furent aménagées autour des deux pierres en lyre situées à chaque extrémité de la ligne frontale. Dans les éboulis du monument, une perle en or et des ossements d’animaux fragmentés proviennent probablement du sommet de la plateforme monumentale ruinée. Trois campagnes de fouilles, de 2013 à 2015, ont concerné l’étude du monument et de ses abords, sur une superficie de 110 m².
Une large fosse en forme de cloche, profonde d’au moins 0,70 m, a d’abord été creusée à partir d’un niveau de sol protohistorique qui contient des fragments de vases à panse cylindrique et de vases à bord à embase ainsi que des vases à carène peu marquée et des jarres à décors d’incisions obliques ou d’impressions à la roulette de fibres plates. Peut-être certains de ces éléments pourraient-ils être liés à une première occupation de la partie nord de la nécropole de Wanar. Aucun dépôt sépulcral n’a été reconnu au sein du comblement inférieur de la fosse. En revanche, des ossements humains d’au moins 2 individus semblent avoir été comme jetés au sommet de son remplissage. Une pointe flèche en fer leur était associés. Une plateforme quadrangulaire est ensuite bâtie avec des briques de terre crue, qui scelle l’embouchure de cette fosse. Au centre, un poteau dépasse largement du sommet de la plateforme.
Immédiatement à l’ouest, un petit puits circulaire est creusé qui, par le biais d’une logette aménagée dans sa paroi est, permet l’introduction de plusieurs dépôts secondaires d’ossements humains, sous la plateforme. Des ossements d’un individu immature et d’un sujet adulte sont d’abord placés sur le fond de la logette, à l’est. Puis intervient un dépôt d’ossements et de fagots d’ossements, à la base du puits d’accès et dans la logette. Un dernier dépôt secondaire d’ossements humains occupe la partie supérieure du comblement du puits d’accès. Ils y étaient associés à un fragment de parure annulaire en fer, et à une perle de cuivre pur faite d’une bande enroulée en sept spires jointives, et arquée. Dans le passant central, un fil de coton était encore présent. Peut-être est-ce au cours de cette étape qu’un monolithe étroit et allongé fut dressé tout juste un peu à l’ouest de ce dispositif.
La mise en place du cercle de pierre dressée, n’intervient qu’au cours d’une étape ultérieure, datée autour de 1150 de notre ère. Au centre de cet espace, un premier apport de terre forme comme un dôme au-dessus de la plateforme bâtie en terre crue. L’objet ou le poteau planté verticalement en son centre dépasse toujours du sol. Entre chaque monolithe, des murettes intercalaires sont alors construites avec quelques nodules de latérite, mais surtout semble-t-il avec des briques de terre crue. L’ensemble constitue une façade monumentale de 1 m de haut. L’intérieur du cylindre correspondant, de 5 m de diamètre, est ensuite totalement comblé de gravillons latéritiques. A la fin de cette étape, le poteau central sera retiré et la pierre occidentale sera basculée sur ce remplissage. Pas moins de onze vases ont été déposés à l’est d’un monument dont les façades est et nord furent ensuite soumises à de violents incendies.
Enfin, la ruine du monument XVIII commence par l’éboulement vers l’extérieur des murettes intercalaires. L’espace vide qui se crée alors entre les monolithes, libère la partie supérieure du comblement interne de gravillons de latérite qui s’écoule vers l’extérieur entre ces interstices, jusqu’à former une couronne autour du dispositif mégalithique. Une centaine de m² supplémentaires fit l’objet de décapages extensifs entre les monuments XV et XVIII, qui a notamment révélé l’existence de plateformes en terre, entre les monuments mégalithiques, semblables à celles scellées sous certains des dispositifs mégalithiques.