Un bâtiment en terre crue recouvre le monument précédent

Quelques temps après l’édification du tumulus décrit dans un onglet précédent, commence la construction d’un grand monument en bauge litée, qui nous est apparu à la fouille comme constitué par des marches successives et étagées ; ce qui a été confirmé par une étude en lames minces de ce bâti en terre, réalisée par M. Onfray. Peut-être était-il surmonté en son centre par une élévation un peu plus importante encore, comme semble l’indiquer quelques effondrements également documentés par l’étude des lames minces. L’ensemble fut ensuite recouvert par de la terre et du sable, issus du creusement successif de trois fossés concentriques. Le plus externe d’entre eux est celui qui avait été repéré par les prospections géophysiques. Il mesure 30 m de diamètre.

J – Monument en bauge lité construit au dessus du tumulus décrit dans l’onglet précédent, sur le fond d’une large fosse de 25 m de diamètre. Il est ensuite ceinturé par trois fossés périphériques. Cliché L. Laporte.

Au sommet du troisième niveau de bauge litée, à l’ouest et juste contre le sommet de la masse tumulaire désormais ennoyée, se trouve un petit dépôt d’ossements humains et animaux.  Le contour des marches supérieures est plus resserré que celui des précédentes. Curieusement, le tracé de la quatrième de ces marches suit à peu près le tracé de la palissade précédemment érigée au fond de la fosse. Tout à fait au sommet du monument, existe une galette d’argile indurée peut-être associée d’ailleurs à une construction en brique de terre de terre crue. De la même façon, les contours de cette structure reprennent le tracé des contours d’une fosse centrale presque exactement sous-jacente.

K – Fer de lance planté verticalement dans l’une des marches du bâti en terre (Cliché L. Laporte).

Un fer de lance avait été retrouvé planté au sommet de la quatrième marche, à l’ouest : il se trouve précisément à la verticale de la niche « sépulcrale » creusée dans la paroi ouest de la fosse centrale. Il est plus difficile de préciser à quel moment de cette séquence fut érigée la pierre en lyre aujourd’hui exposée au Musée du Quai Branly. Placée à l’est du dispositif monumental, sa mise en place correspond à un niveau de sol marqué par de nombreux graviers de latérites. Nous savons seulement que ce niveau de sol sera ensuite recoupé par le creusement de profonds fossés périphériques emboîtés, similaires à ceux autrefois dégagés par A. Gallay à Mbolop Tobé, dans la zone occidentale du mégalithisme sénégambien. Peut-être ont-ils servi à fournir les matériaux qui ont ultérieurement recouverts la ruine du dispositif construit en bauge au sein de la grande fosse.

L – Trois fossés concentriques de profondeur décroissante au fur et à mesure que l’on s’éloigne vers l’extérieur, ceinturent le monument en terre et pourraient avoir fourni les terres qui, au final, le recouvre. Cliché L. Laporte.

La base du comblement de l’un de ces fossés périphériques a livré un charbon de bois daté par le radiocarbone de la fin du 13e siècle de notre ère, soit une date à peu près contemporaine de la fin de la séquence funéraire sur le site mégalithique de Wanar comme de l’avènement de « l’empire du Mali ».