Un premier monument, ou tumulus, bâti sur le fond d’une large fosse

La séquence de construction du monument de Soto commence par le creusement d’une très large fosse de forme ovale de 2 m de profondeur, de 21 m de large d’est en ouest et de 23 m de long du nord au sud. Sur le fond et au centre de cette large fosse, intervient ensuite le creusement d’une fosse plus petite, de forme quadrangulaire aux coins arrondis et de 1,5 m de profondeur pour 6 à 7 m de diamètre. Son implantation est légèrement décalée vers le sud. Une niche a été creusée au milieu de sa paroi ouest : on s’attendrait à ce que cela soit l’emplacement de la sépulture. Malheureusement, aucun ossement humain n’a été recueilli dans cette fosse, ni aucun dépôt sépulcral. Le fond de la fosse fut creusé dans un substrat particulièrement induré.

G – Les contours de la fosse sépulcrale, creusée au fond d’une grande fosse de 25m de diamètre commence à apparaître. Cl. L. Laporte

Puis, intervient le comblement de cette fosse centrale qui contient des poches d’argiles litées comme il s’en dépose parfois dans les zones basses après de violents orages : ce pourrait-être un indicateur de saisonnalité. Une palissade de 10 m de diamètre ceinture alors cette fosse supposée sépulcrale, elle-même implantée sur le fond d’une grande fosse de 25 m de diamètre. Cette palissade pourrait être interprétée comme une protection, par exemple contre les charognards. Mais elle pourrait tout aussi bien correspondre à la paroi d’une maison funéraire bâtie sur le fond de la fosse ; de tels exemples, bien que de plus petites dimensions, ont été répertoriés par C. Becker et V. Martin parmi les dispositifs associés aux rites funéraires traditionnels de populations Serer contemporaines, par exemple.

H – Plan d’une toute première étape de la construction du monument de Soto, liée au creusement d’une grande fosse de forme ovale sur le fond et au centre de laquelle une fosse plus petite est aménagée, elle-même dotée d’une niche latérale à l’ouest (DAO L. Quesnel et L. Laporte).

L’intérieur de l’aire ceinturée par la palissade, fut ensuite recouverte par une masse tumulaire tronconique, de 1 m de haut, coiffée par une couche d’argile extrêmement compacte et indurée, d’origine exogène. L’étude des lames minces micromorphologiques, réalisée par M. Onfray, indique une croissance de végétaux sur la partie supérieure du dôme qui suppose une période d’interruption entre la construction de ce petit tumulus et les évènements qui interviendront par la suite, avec notamment l’édification d’un grand monument bâti en terre crue. La coupe est-ouest semble indiquer que le comblement surmontant cette couche d’argile indurée participe également au comblement de la tranchée de palissade. L’implantation de cette dernière interviendrait alors un peu plus tard dans la séquence que proposé dans le paragraphe précédent. Mais cette observation n’a pas été renouvelée lors de la description de la grande coupe Nord-Sud.

I – La masse tumulaire construite sur le fond de la grande fosse de 25m de diamètre, ceinturé par une tranchée de palissade. Cliché L. Laporte